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jeudi 3 février 2011

TEMPIASTRE 2




         Il s’était mit à pleuvoir très violemment là où il se trouvait. Déjà le sol détrempé commençait à s’effondrer. Mais soudain, succédant à la rageuse tempête, un lourd soleil rouge s’imposa dans l’infini, écrasant.
         C’est alors que son corps commença à se déchirer. Sa tête s’effritait, lentement, et les morceaux épars et salis gisaient sur le sol sec et stérile. De longs lambeaux purulents pendaient, dénaturés, de sa pauvre enveloppe agressée. Tout évoluait maintenant autour de l’image. Toujours la même image.
La même obsession. Si seulement il pouvait s’arrêter, se reposer. Mais il était poussé, toujours plus avant, par une force irrésistible. C’était une intolérable souffrance, une douleur infinie qu’il n’était plus en son pouvoir de contrôler. Des spasmes vomitifs l’agitaient tout entier, et déjà ses yeux s’étaient mis à fondre. Il savait que de toute façon il n’aurait pas pu y échapper. Il n’aurait pas pu retarder l’inévitable échéance. Il se révoltait avec force contre cet état par lequel il devait passer, chaque fois, pour une purification douteuse. Il détestait ce corps pour lequel son âme n’était pas faite. A vrai dire, ils n’avaient jamais eu rien à voir l’un avec l’autre. Sans cesse il s’était arrêté pour entendre les mensonges des buveurs de sang. Il les avait cru. Il avait écouté. Maintenant, il se rendait compte qu’il n’avait fait que perdre son temps.
Alors il repartit avec un peu plus de feuilles à son arbre. Le temps avait repris sa place dans l’espace et sa métamorphose était terminée. Il se sentait maintenant léger et libre de toute contrainte. Maintenant qu’il avait repris sa route, il était fermement décidé à écarter l’univers et tous les obstacles.
Il était libre de faute.




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