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jeudi 3 février 2011

DÉSÉQUILIBRE.



         Sous le soleil écrasant, dominant la pluie battante, l’homme noir à la cape et au nez rouge presse le pas, un paquet ficelé sous le bras. Il se répète, comme pour lui-même :
-«  Je détiens le pouvoir de Vérité et je possède l’Eternité ! »
Fier de lui-même et de son acte, l’homme noir à la cape se redresse, il marche plus aisément, son lourd paquet sous le bras.

Mais tout à coup, à l’angle aigu d’un chemin, il rencontre une petite fille, poussant un grand cerceau devant elle. Elle se met à rire en le voyant, et à tourner très  vite autour de lui, tout en poussant encore plus vite son cerceau. Elle saute, elle saute, et chante très fort, et la pluie cesse de tomber, et la chaleur se fait accablante…Si accablante que l’homme au nez rouge s’arrête de marcher, étourdi, les oreilles bourdonnantes, avec la pénible impression de vivre dans du coton. De plus, il ressent une vive colère : comment ! Cette petite fille inconnue rit de lui ? D’ordinaire, il fait peur aux enfants. Et puis, ma parole, elle ne sait pas à qui elle à affaire !
Soudain, il se baisse au niveau de l’enfant, la fixe de son regard le plus mauvais et lui crie bien fort dans les oreilles :

-«  Je détiens le pouvoir de Vérité et je possède l’Eternité ! »

-« Et alors ? Dit la fille en se plantant devant lui, et en le fixant très fort elle aussi. Tu sembles bien sûr de toi !

Et brusquement elle tire sur le lourd paquet ficelé et disparaît, sans que l’agressé ait eu le temps de réagir. Il n’entend plus qu’une voix ironique qui scande :

         -«  Tu n’as plus qu’à chercher, à chercher, chercher ! »

Désappointé, blessé dans son orgueil et dans sa certitude, il sortit de la page, sous le regard sceptique d'un petit vieux barbu, assis sur le bord de la route.




















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