C’est en se relevant une fois encore de sa couche que BROT s’aperçut de la supercherie. Déjà plusieurs fois auparavant, il lui avait semblé à quelques indices imperceptibles que quelque chose avait changé dans l’entourage.
Il n’arrivait pas encore à discerner bien exactement la cause et l’effet de changement, grotesque par ailleurs, mais il était certain que le malaise grandissait en lui. Il essaya à nouveau de se relever : incapable, bloqué. Voilà donc l’effet !
-« Me voilà coincé, et encore ! Qui sait si la farce ne va pas pousser jusqu’à s’amplifier ? »
Soudain, il se rappela qu’il avait des enfants. Il les avait complètement négligés ces dernières années, mais avec un peu d’hypocrisie, on arriverait bien à les berner.
BROT, avec un brusque élan de la colonne vertébrale, se décoinça et se dressa au beau milieu de la pièce vide et très proche du caveau. Il jeta un regard aigu autour de lui, afin de voir si quelque chose bougeait, si quelqu’un se trouvait là, mais non, il était seul. Vexé d’avoir joué sa petite comédie pour rien, il ouvrit la grande armoire crevette, il prit une ceinture longue, effilée et noire, et l’attacha à un gros clou, au plafond. Puis, toujours sous l’emprise d’une grande colère, dans un malaise grandissant, il tira une chaise juste en dessous, fit un nœud coulant et siffla le chien.
Frétillant d’amour et de confiance, la bête arriva en sautillant joyeusement. BROT le prit doucement, lui caressa la tête et l’embrassa. En le serrant fort contre son corps, il grimpa sur la chaise. Puis, très vite, il introduisit la tête de l’animal dans le nœud et le lâcha. Dans des cris et des spasmes, le petit chien mourut, ses bons yeux tournés vers son maître.
BROT, satisfait, rasséréné, se recoucha, à nouveau coincé par la douleur, et remonta les draps bien en dessous du menton, puis s’endormit, heureux et calme.
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