Affolé par le son lourd et gras des cloches de Pâques, soumis au verdict implacable des juges absents mais auxquels il lui est impossible d’échapper en se cachant où que ce soit, HEMME se précipite dans le vide, les mains plaquées sur les oreilles. Après une longue et terrifiante chute de haut en bas dans la ténébreuse brume glacée, fouetté par le vent et les giboulées de mars, HEMME et son enveloppe atteignent finalement le sol dur et noir, et s’écrasent.
Au milieu d’une vague collante de son sang chaud et rouge, HEMME décide d’attendre et de se reposer dans le silence musical et de recommencer une nouvelle vie, riche et colorée, enfin en pleine paix, en harmonie…Cette harmonie, cette symbiose (ou bien cette synthèse ? Il ne savait pas trop, au juste !) Entre son âme et son enveloppe, il l’a enfin trouvée. Il est reconnaissant à la vague rouge de le réchauffer et de donner ainsi une note vive et gaie au paysage. Après avoir encore rêvassé pendant quelques temps, HEMME décide de se relever et se dresse sur les coudes. Dans un beau geste théâtral, il se drape de sa petite écharpe marron et beige, il écarte des mèches qui couvrent son beau visage rêveur, puis il repart.
Plus de son de cloches : rien que de la gaieté, de la beauté, de l’harmonie. Il se sent léger, humain, et plein d’un beau courage tout neuf. C’est d’un pas léger et sûr qu’il traverse la forêt de buis. Pour la première fois peut-être, il se sent en paix. Il sait maintenant que tout à changé, et qu’il n’aura plus jamais de doute.
Parce qu’il a trouvé le masque qui lui convenait pour le grand bal costumé.
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