La boue est dans sa tête.
La boue est dans son ventre.
Il ne respire plus et il a mal.
Doucement, la terreur l’envahit et chasse la douleur
En s’imposant, plus forte.
Ses yeux sont embués de larmes acides
Et de sang
Et ses oreilles bourdonnent sourdement.
Le bleu envahit son monde
Et noie son existence.
La boue lui fait un doux camouflage ouaté et calfeutré.
Lentement dans sa tête, il s’enfonce.
Lentement la désagrégation a commencé.
La douleur lancinante le reprend par moments.
Mieux vaut la mort sans doute,
Mieux vaut la mort,
Plutôt que cette angoisse du bas ventre
Qui s’est lovée en boule et qui ne décoince pas ! …
Mieux vaut la mort,
La mort.
Etre bien tranquille, se reposer, cesser de lutter et de souffrir.
Il regarde au-dessus de sa tête :
La- haut, le gris, le triste, plus d’espoir.
Il l’avait toujours su.
S’il avait fait beau, ça l’aurait certainement empêché de souffrir.
Mais par un temps pareil !
Comment les gens pouvaient-ils affirmer que parler du temps, c’était forcément dire des banalités ?
Hum ! Il faut sentir pour croire. Si je te disais, tu dirais que j’affabule…
Comme il était seul mon Dieu ! Il croyait bien qu’il avait toujours écouté les autres pour s’oublier.
Mais maintenant, maintenant qu’il aurait besoin de quelqu’un, il est tout seul.
Tout seul. Voilà le verdict imputé au comédien.
Tout seul face à son plus terrible ennemi : Lui-même.
Ou plutôt l’autre.
Mais ça ne durera pas. Non. Ca ne durera pas.
Même pas pour les autres.
Un jour, il arrêtera le temps
Un jour, la souffrance, il l’aura !
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