G. se leva et se dirigea vers le lit bas qui occupait toute la surface de sa petite chambre, toujours éclairée très faiblement par un rayon pâle et dansant. (On ne saurait donc jamais d’où il venait ?)
Epuisé de n’avoir pas réfléchi, se laissa tomber sur les draps et s’endormit. Il entra directement au cœur du plus profond des songes. Sa tête se gonfla et éclata avec un petit «ploc » sympathique. Alors, seulement alors, il pût réfléchir. Son imagination largua les amarres, et il arriva bientôt face à la grille de l’eau des Aulnes. Attachant par surprise le gardien des yeux glauques à un piquet monstrueux, il se vit franchir les dernières barricades et, sans remarquer les ronces qui lui arrachaient méticuleusement les chairs dures de ses mollets, il avança vers le ruisseau bleuté, métallique et figé. Le peu de sympathie de cet endroit ne lui paraissait plus rébarbatif maintenant. Ecartelé entre les deux franges de liquide acidulé, il se laissa fouetter par la bise glacée, qui, agacée, partit bien vite, dans un cri rauque qui attendait là.
G. se leva alors, alluma la lampe, et se fit du café.
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