Comme punition à sa souveraineté et à sa grandeur, son ombre physique commença à se dégrader. Tout son cerveau se mit à se cristalliser. Ses yeux s’abaissèrent dans les coins, et sa bouche se fissurait maintenant. De grands lambeaux tournoyants dans son crâne se mirent à pourrir, très rapidement. Ses doigts devinrent crochus, tandis que tous ses nerfs s’agglutinaient et se resserraient. Pour se rassurer et empêcher le tourbillonnement vertigineux de son état, il essaya de penser que son âme se détachait et trouvait sa voie dans l’Absolu. Mais toute sa raison n’y pouvait rien. Son nez était encombré de poils perfides et de poussières jaunâtres, ce qui gênait considérablement sa respiration. Sa gorge était enserrée de peaux longues et brunes qui l’étouffaient et lui faisaient mal. Il était suspendu. Suspendu entre la Terre et son voyage. Détaché du réel et loin encore du néant.
Bien content de n’être pas devenu un porc, il était encore inquiet cependant de n’être rien du tout.
Pas de puissance. Pas de puissance de destruction. Pas de puissance. Pas d’impulsion. Pas de pouvoir de réalisation. Que du désir.
A travers les fentes de son absurdité, il aperçut son double qui lui était encore étranger : grand, terrible, neuf et courageux.
Rassuré, il se laissa aller. Confiant, il coupa les derniers fils de ses cheveux et s’envola.
La violence du vol l’étourdit. Il s’évanouit, conscient du vide mais serein cependant…
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