Devant l’indomptable force de son adversaire, le silencieux POTERE s’est écroulé : il est là, face au vide, face à l’absolu.
-« Tu m’as pourtant cherché longtemps, dit l’Absolu. Et maintenant que tu me tiens, que fais-tu ? Tu t ‘écroules ? Mais tu t’écroules, ma parole ! Vipère, horrible vipère, petit comédien ! Relève-toi et avance, serre-moi, approche-moi !
Tu me désirais, tu me provoquais, sans relâche, tu t’élançais vers moi pour m’étreindre. Et maintenant, maintenant que fais-tu ? Comédien, comédien, vipère ! …Ecoute maintenant, écoute mon verdict. »
Et l’Absolu obligea POTERE, toujours silencieux, de plus en plus humilié et petit, à le regarder bien en face. Il saisit le menton de POTERE entre ses grands doigts de verre et se mit à lui secouer la tête, fort, de plus en plus fort, et en serrant de plus en plus. Plus il secouait plus la tête de POTERE se réduisait, et plus ses yeux ressortaient de sa figure tirée.
-« Meurs, meurs, meurs ! » criait l’absolu, en sautant sur ses grandes jambes maigres, hors de lui maintenant.
Dans un craquement de vieille croûte puante, POTERE se brisa. L’absolu, enfin calmé, s’éloigna, les mains dans les poches, un peu plus droit, un peu plus jeune.
Une fois de plus, il avait gagné.
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