Il était là, impassible, presque froid, le regard imperceptible. Potier le regardait, des pieds à la tête : il était assis dans un grand fauteuil de cuir noir, les jambes croisées et rien dans son visage ne bougeait. Ses yeux, son nez, sa bouche, tout semblait figé. Potier le détesta à ce moment-là.
Il n’y avait, dans ce visage, aucune vulnérabilité, et il se doutait bien que cette haine devait venir de la force intérieure qui émanait de l’autre.Il ne le connaissait pas du tout, et même, il ne l’avait jamais vu. On avait sonné, il avait ouvert, et l’étranger était entré, sans le regarder. Il s’était assis là, dans le grand fauteuil, et n’avait plus bougé. Potier s’était donc assis en face de lui. Sans parler. Il n’y avait rien à dire… Surtout, il n’aurait pas voulu le déranger dans sa méditation. Il avait l’air si absorbé ! …
…Il y avait une heure et quart que cela durait. Potier se leva d’un air gêné, et il se rendit dans la cuisine. Là, il se sentit plus calme, et il commença à réfléchir. Subitement, il eut une idée. Il prit un marteau dans le tiroir de l’armoire qui se trouvait à sa gauche. Il le regarda, au bout de son poing, si lourd.
Lentement, il s’avança derrière l’autre, et, dans un bruit sec, il fracassa le crâne agaçant : vide. C’était complètement vide ! Les morceaux aux coupures nettes et claires gisaient, bien propres, sur le parquet.Potier était vraiment vexé d’avoir pris cet homme - là pour un être supérieur. Quelle erreur, quel obstacle ! Il avait encore perdu du temps. Epuisé maintenant, il entra dans son bureau et se remit aux études.
A ce moment-là, un énorme rat noir traversa la pièce.
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